Comment les con-tribuables français vont payer l’électricité des Anglais !
par VICTOR Ayoli
mardi 22 mars 2016
Ils se marrent les Rosbifs. Non pas d'avoir mis la pâtée à nos vaillants rugbymen, mais parce que – si le projet d'EPR d'Hinkley Point voit le jour – les contribuables français et les abonnés d'EDF français vont payer pour eux !
Eh ! Oh ! Ça va pas la tête ? Et pourtant si.
EDF, dans ses tractations en vue de construire deux réacteurs nucléaires type EPR en Angleterre, avait obtenu la garantie de l’État britannique sur la dette découlant du projet ainsi qu'une garantie de prix de l'électricité produit de 120 euros le Mwh (92 livres) sur 35 ans. Qui planifie sur 35 ans ? Qui dit que les successeurs de Cameron tiendront ces accords ?
Mais tout a été remis en cause avec la venue dans le projet de l'opérateur électricien chinois CGN prenant 33,5 % des parts, EDF restant chef de file et donc responsable final avec 66,5 % des parts. Notons que les Britanniques restent totalement en dehors du capital, donc des responsabilités alors qu'ils seront les seuls bénéficiaires de l'opération ! Trop malin les Anglais. Ou plutôt trop kons les Français d'EDF.
Le prix affiché : 25 milliards d'euros. Mais l'expérience désastreuse des EPR de Flamanville et de Finlande permet de douter de ce chiffre, celui de Flamanville ayant été multiplié par plus de trois... De quoi foutre en l'air l'entreprise EDF déjà endettée au niveau de 37,4 milliards d'euros, dette qui risquerait alors de doubler. Intenable pour l'entreprise. Et qui paiera l'addition ? Nous la verrons planquée sur notre facture EDF tandis que des palanquées de salariés EDF connaîtront les joies de rencontrer Monsieur Paul Emploi ! Avec à la sortie le risque de démantèlement de ce qui fut l'un des plus beaux fleurons de notre industrie. Voilà où risque de mener l'entêtement criminel de la mafia des nucléocrates qui sévit tant à EDF qu'à Areva.
En plus, ces apprentis sorciers ont promis la mise en service du premier réacteur pour 2023. Totalement irréaliste si l'on considère les retards énormes pris tant par le réacteur de Flamanville que par celui de Finlande. À la sortie on peut donc s'attendre à des pénalités énormes à casquer par EDF, donc par nous ! On court au désastre. Aux fous !
Il faut dire qu'EDF gagne fièrement et régulièrement la cuillère de bois en ce qui touche aux aventures à l'export.
Parlons de la prise de contrôle de Britsh Energy, l'opérateur britannique. Cette entreprise, qui accumulait les pertes et doit payer le gouffre du démantèlement de ses centrales nucléaires obsolètes, a été racheté pour 15,8 milliards d'euros, bien au-dessus de sa valeur, par EDF .
Parlons d'Edison, en Italie, payée plus de 6 milliards d'euros et qui continue d’accumuler les pertes, comblées par EDF, donc par nos factures.
Parlons de Constellation aux États-Unis : 5 milliards d'euros jetés en pure perte pour prendre une participation dans un groupe qui va maintenant à la casse ! De quoi faire se bidonner le milliardaire yankees Warren Buffet, principal bénéficiaire de l'opération !
Bon. Mais enfin, le principal actionnaire d'EDF, c'est l’État, à 85 %. Et qu'est-ce qu'il en pense Monsieur l’État de ce foutoir ?
Ben, écoutons le ci-devant Macron, ministre de l'économie : « Ne pas construire le réacteur de Hinkley Point serait une erreur. S’il faut mettre au pot pour que l’entreprise publique réalise l’EPR britannique de Hinkley Point, l’État français sera au rendez-vous. S’il fallait renoncer aux dividendes, l’État le ferait également.”
Emmanuel Macron justifie la décision du gouvernement en précisant : “On ne peut pas se dire pour l’énergie nucléaire et laisser échouer un projet comme Hinkley Point.”
Décidément, là où il y a des coups à prendre, EDF est toujours là ! Avec nos sous, c'est facile...
Sources :
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