Le « wokisme » : une dérive sectaire

par Fergus
jeudi 16 février 2023

Contrairement à ce qu’il prétend promouvoir, à savoir le « réveil des consciences », le wokisme enferme ses adeptes dans une approche du monde communautariste, caractérisée par l’intolérance et le sectarisme. Ce faisant, il impose dans une partie de la société le retour à une forme d’obscurantisme du fait de sa radicalité...

Petit rappel : le wokisme est un courant de pensée né aux États-Unis à la suite du mouvement Black Lives Matter dans un souci de lutte contre toutes les discriminations. Notamment celles dont sont victimes les femmes, les minorités ethniques ou religieuses, les membres de la communauté LGBT et les handicapés. Une ambition généreuse et solidaire qui, dans la lointaine filiation de l’appel du chanteur de blues Leadbelly « Stay woke »* (rester éveillé), aurait pu entraîner l’adhésion de tous les humanistes.

Hélas ! quelques années après l’émergence du mouvement, on ne constate rien de tel. Et pour cause : les wokistes se sont très vite enfermés dans une approche étriquée, radicale et intolérante de leurs aspirations au respect de tous. En voulant, par la voix des champions de leur avatar engagé, la « cancel culture », imposer dans la société une déconstruction des stéréotypes négatifs qui prévalent trop souvent à l’égard des personnes discriminées, ils ont produit une idéologie pire que les maux qu’ils prétendaient combattre !

Est-il possible d’aborder de manière contradictoire les thèses défendues par les wokistes ? La réponse est malheureusement négative : drapés dans leurs certitudes, les adeptes de la « culture woke » balaient toute tentative de débat avec arrogance, voire mépris. Comment pourrait-il en aller autrement alors que lesdits wokistes mettent en cause les données sociologiques et historiques sérieuses ainsi que les acquis scientifiques ? Nombre d’entre eux se croient même investis d’une mission de prosélytisme.

De tels comportements relèvent manifestement d’une dérive sectaire très largement basée sur une idéologie victimaire liée à un prétendu racisme « systémique », voire « institutionnel », de nos sociétés. Tout cela est évidemment absurde. Et ce n’est pas un hasard si, y compris au sein des corps sociaux concernés par les discriminations, des voix rejettent cette accusation systémique pour pointer du doigt ce qui relève avant tout des penchants individuels d’intolérance à autrui.

Défendre la cause de toutes celles et tous ceux qui, du fait de leur sexe, de leur couleur de peau, de leur religion, de leur orientation sexuelle, ou de leur handicap physique ou mental, devrait être une priorité absolue dans une société moderne que l’on souhaiterait voir débarrassée des scories de la discrimination. On n’en est malheureusement pas là. Très loin des débats apaisés que l’on devrait avoir sur ces questions, c’est à une tentative de substitution des radicalités discriminatoires par d’autres formes de radicalités que l’on assiste.

Tout cela est évidemment consternant. Et ça l’est d’autant plus que des représentants politiques se font les vecteurs de ces dérives woke à des fins électoralistes. Au risque d’ouvrir une boîte de Pandore propice à l’émergence des populismes les plus dangereux pour la cohésion sociale. « Stay woke » ! Restons éveillés, en effet. Non pour servir des intérêts idéologiques étriqués, mais pour tout faire, chacun à son niveau, afin que le « vivre ensemble » ne soit pas qu’un slogan creux, mais puisse devenir une réalité de notre quotidien ! 

Leadbelly a prononcé ces mots en 1938 à l’issue de l’enregistrement d’une chanson, Scottsboro Boys, qui relate l’histoire de 9 adolescents noirs accusés, en 1931, d’avoir violé deux femmes blanches dans un train en Alabama.


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